Il faut d’abord préciser ici que les régiments de carabiniers n’ont pas de «couleurs régimentaires» à proprement parler. Les drapeaux consacrés représentant les Couleurs de l’unité pour l’infanterie et le blindé ne furent jamais portés par les régiments de carabiniers. La fonction originelle de ces drapeaux était d’être facilement visible et reconnaissable et ainsi servir de point de ralliement pour les troupes. Ceci ne correspondait pas du tout au besoin de camouflage des carabiniers ni à leurs tâches d’escarmouche et de reconnaissance en petits groupes éloignés.
Les unités d’infanterie de ligne utilisaient également leurs drapeaux afin d’y afficher leurs honneurs de bataille. Les unités de carabiniers portaient quant à elle ces honneurs sur leur insigne de coiffure, puis sur leurs tambours. Toutefois, comme mentionné précédemment, les tambours des carabiniers, même blasonnés d’honneurs de batailles, ne sont pas des «couleurs régimentaires».
Notons ici que les Voltigeurs de Québec ont longtemps respecté la tradition des carabiniers de porter au moins un honneur de bataille sur l’insigne de coiffure. Il s’agissait de la date 1885 qui rappelait la campagne du Nord-ouest, premier honneur de bataille du régiment. L’inscription 1885 fut enlevé de l’insigne dans les années 1980 car certains disaient que cette date portait à confusion avec la date de fondation du régiment, soit 1862. De plus, en 1981, les tambours furent consacrés et sont depuis ce moment, considérés comme étant les couleurs du régiment.
Le clairon, souvent appelé horn (la corne) dans le langage des carabiniers, occupe une place privilégiée chez ces unités à cause de l’importance que celui-ci avait sur le champ de bataille. En effet, alors que les nouvelles tactiques très mobiles et basées sur la dispersion des carabiniers évoluaient, le tambour ne constituait plus un outil de communication efficace. Cet instrument était encombrant lors des tâches de reconnaissance et d’escarmouche et son timbre ne portait plus assez loin et n’était pas assez flexible. Quelque chose de mieux adapté était nécessaire.
Les fondateurs des premières unités de carabiniers avaient remarqué que des unités de jaegers hannovriennes utilisaient des cors de chasse afin de communiquer. On adapta donc ce type d’instrument et le clairon fit ainsi son apparition. Facile à transporter et ayant un son flexible et portant sur une grande distance, le clairon devint donc le remplaçant parfait du tambour pour les unités de carabiniers et d’infanterie légère. Petit à petit, le clairon devint également un insigne distinctif sur les uniformes des compagnies légères et des carabiniers. Les boutons régimentaires et les insignes de gibernes de bandoulières des Voltigeurs de Québec sont de bons exemples de cette affection des carabiniers pour le clairon.
Différentes sonneries furent composées afin de correspondre aux diverses situations du combat. De nombreuses unités de l’armée britannique adopteront plus tard plusieurs de ces sonneries et les adapteront à leurs besoins. Ces commandements musicaux sont composés de deux parties.
La première partie est la sonnerie attitrée à un régiment. Chaque régiment possède un bref appel qui le désigne (pour plus de détails sur la sonnerie régimentaire des Voltigeurs de Québec, voir le chapitre sur les marches et sonnerie de clairon régimentaires). Cette sonnerie sert de commandement d’avertissement.
La deuxième partie était le commandement proprement dit, appelé sonnerie ordinaire. À chaque ordre tel avancez, commencez le tir ou pas redoublé, par exemple, correspond une sonnerie. Aujourd’hui, au sein du Royal Green Jackets, la retraite est exécutée au son du clairon et non au son du tambour comme le font les unités d’infanterie de ligne.
Le clairon est de plus utilisé dès que la situation s’y prête. Que ce soit pour sonner le rassemblement à l’entraînement ou pour une parade, lors des différentes gardes comme les gardes de caserne ou encore lors des appels pour les dîners régimentaires, par exemple.
Notons également que le sous-officier responsable des clairons et des tambours au sein d’un régiment de carabinier porte le titre de clairon-major et non pas de tambour-major. Lorsque le Commandant désire transmettre ses ordres à l’ensemble des troupes, il s’adresse donc au clairon-major et lui commande de faire jouer la sonnerie requise.
Les clairons traditionnels utilisés aujourd’hui par les régiments de carabiniers sont un modèle en si bémol et à deux tours (B flat, double wrap bugle). Le fini de ces instruments est argenté. Il arrive fréquemment que les clairons soient ornés d’un insigne régimentaire. Le clairon est aussi muni d’un cordon tressé que l’on passe sur l’épaule gauche, l’instrument reposant sur la hanche droite ou dans le dos si le tambour est également porté. Les clairons des carabiniers ne portent généralement que leur clairon. Ils ne portent pas le tambour.
Les archives photographiques du régiment illustre abondamment l’importante place accordée par les Voltigeurs à leurs tambours et clairons, de la fondation du régiment jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, moment où semble s’être quelque peu perdue cette tradition. On peut en effet voir sur de nombreuses photos le groupe de clairons formé en tête du régiment, à part de la musique régimentaire.
En 1899, le 9ième bataillon importe de nouveaux clairons pour cet ensemble. Les journaux mentionnent la présence du corps de clairons aux manoeuvres organisées sur les Plaines d'Abraham au cours du mois de juillet de cette année là. Avant la Première Guerre mondiale, le sergent Jos. Savary avait la direction de ce groupe, tandis qu'au moment de la réorganisation du régiment en 1920 et 1921, cette responsabilité appartenait au sergent E. Bernier. À ce moment le corps de clairons des Voltigeurs comptait vingt huit membres. En 1937, le régiment renouvela partiellement son équipement en achetant huit clairons et autant de petites caisses ou drums. Démantelé au début de la Deuxième Guerre mondiale, il fut réorganisé au mois de mai 1942 mais disparu à une date inconnue. Les clairons feront lentement leur retour au régiment avec l’achat de quatre de ces instruments en 2000.
Les tambours actuels des Voltigeurs de Québec ont fait leur apparition au Manège militaire à l’été 1980. Il semblerait que le coût de ces instruments avait de quoi effrayer le plus impassible des commandants mais que le colonel honoraire de l’époque, monsieur Claude Pratte su apaiser toutes les craintes. Bénis le 29 août 1981 par le cardinal Maurice Roy, ces tambours furent remis au régiment par le Gouverneur-général du Canada alors en fonction, l’honorable Edward Schreyer. C'est à ce moment que les tambours furent consacrés.
L’ensemble actuel des tambours des Voltigeurs comprend quatre caisses claires, une grosse caisse et une caisse roulante (ténor).
La couleur de fond (côtés) des tambours est la couleur de parement de la grande tenue du régiment, soit écarlate. L’avant et l’arrière sont de la couleur de base de la grande tenue, soit le vert carabinier (rifle green). Les cerceaux des caisses, partie servant à tenir la peau, sont aux couleurs du drapeau de camp de l’unité, soit vert carabinier, écarlate et argenté.
Sur l’avant des caisses claires et de la caisse roulante on retrouve une banderole portant le nom du régiment sous laquelle est situé l’insigne de l’unité flanquée et supportée par les honneurs de batailles. Sur les côtés, sur fond écarlate, se trouvent six fleurs de lys argentées.
Sur l’avant de la grosse caisse se trouve une banderole portant le nom du régiment. Sous celle-ci sont peintes les armoiries de la famille de Salaberry. Sous ce blason on retrouve l’insigne du régiment qui elle-même est au-dessus des honneurs de batailles. Deux ensembles de six fleurs de lys argentées sont également peints sur le haut et sur le bas de la grosse caisse.
Les tambours actuels des Voltigeurs proviennent de la compagnie de renom Potters de Aldershot, en Angleterre.
Les caisses claires et la caisse roulante sont munies de bretelles noires en corde tressée. Ces bretelles étaient anciennement utilisées par les tambours afin de transporter leur instrument sur le dos en campagne. Notons également que sur les cerceaux supérieurs de toutes les caisses se trouvent trois pignons arrondis. Ceux-ci servent à déposer les caisses au sol, bas du tambour et bretelles vers le haut. Ceci empêche d’user inutilement les cerceaux et de salir les bretelles.
Les tambours et clairons du régiment sont conservés dans une vitrine située à la salle régimentaire, au Manège militaire Voltigeurs de Québec. Notons également que d’anciens clairons du régiment sont exposés au Musée régimentaire ainsi qu’au mess des adjudants et sergents.
Ce site n'est pas un site officiel des Forces canadiennes et du ministère de la Défense nationale.
© La Régie des Voltigeurs de Québec 2014 | Politique de confidentialité
Réalisation du site:
Suivez-nous sur: